Idées Ô de verso

Si certain se plaignent des intempéries, et bien moi j'ai tendance à positiver, à m'adapter, à profiter, ...

J'ai longtemps vécu dans un port, là ou le vent fait chanter les mats des voiliers, là ou les nuages laissent percer des rais de soleil en arabesques sur la mer, là ou la pluie efface l'horizon pour redéfinir l'infini, là ou la tempête pulvérise les vagues sur la digue en feu d'artifice, là ou l'homme offre son respect et profite du spectacle...

Toujours est-il qu'un orage est bien plus qu'un orage, il est froid, puissant, violent, et pourtant, il s'accompagne souvent de chaleur, de protection et d'humilité. Il évoque pour moi ces moments passés dans la voiture à l'abri, isolé du monde, tant par la visibilité presque nulle que pas son bruit faisant oublier tout ceux provoqués par l'homme, ces moments ou l'électricité dans l'air fait monter la température, ces moments ou le regard devient caresse, ou la caresse devient amour, ou l'amour devient primitif et se transforme en baise qui ne s'interrompt qu'après épuisement total des corps.

Et pourtant il reste la neige, cette neige qui est si douce, si belle, qui fait rêver... mais qui elle aussi est plein de contraste, elle sait faire disparaître autant que révéler les reliefs, elle tombe avec silence mais régale les oreilles lorsqu'on la foule, elle est légère mais forme comme une chape de plomb, elle est lumineuse autant qu'elle filtre la lumière...

Et soudain je me vois projeté dans cette fameuse voiture... sous un beau manteau de neige... je ne vois plus dehors, les sons ne me parviennent plus, la lumière est tamisée... nos corps se rapprochent... nous sommes à couvert des regards... réjouissons nous !